Objet plastique ou sociologique, par concept, performance, spectacle de danse, exercice d’autobiographie dansée ou encore fragment d’une encyclopédie de la danse contemporaine, Cédric Andrieux est aussi le nom d’un danseur-interprète e 35 ans, né en 1977 à Brest. Nous n’en saurions guère plus sur cet homme si le chorégraphe et plasticien Jérôme Bel n’avait entrepris en 2004, et avec Véronique Doisneau, une danseuse de l’Opéra de Paris, une série de portraits, live de danseurs-interprètes. Après Véronique Doisneau, il y a eu la brésilienne Isabel Torres (2005), le thaïlandais Picket Klunchun (2005) et le français Cédric Andrieux (2009). Avec ces portraits de danseurs-interprètes, Jérôme Bel développe une vision entomologiste ou organiciste du danseur. Un peu comme s’il était possible de dégager du fatras médiatique ou des non-dits ou illusions d’une profession, la substance du danseur, l’être-interprète en soi, ce qui le meut, ce qui organise sa carrière, ce qui la contrarie, ce qui l’affecte, ses grandes articulations. Avec une froideur calculée et une efficacité redoutable, Jérôme Bel construit sous nos yeux le profil d’un artiste en travailleur, un artiste soumis à des règles qu’il ne maîtrise guère. A rebours de nos représentations mentales les plus courantes. Que Cédric Andrieux ait été interprète chez Jennifer Müller, Merce Cunningham ou au Ballet de l’Opéra de Lyon devient un déroulé de carrière comme un autre. Inconfortable vérité. Et pourtant, quelque chose persiste et résiste. Comme un refus. La simple humanité de l’homme Cédric Andrieux, sa fragilité, son intégrité.
20h30 – Durée 1heure 20 – Maison de la Culture, salle Boris-Vian
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